Il est toujours difficile de parler d’une personne qui a occupé une place importante dans votre propre vie et dans votre développement personnel.
Georges Raveau, né en 1905 à la Châtre, fut de ces personnalités fortes dont la réussite les propulse dans le cercle très fermé des grands dirigeants d’entreprises d’envergure internationale.
Né place de l’abbaye où son père, Philippe, est à la tête d’un commerce d’épicerie en gros et sa mère, Germaine, qui l’assiste dans son entreprise ne manque pas non plus de personnalité. En effet, issue d’une famille aristocratique, elle renonce à son titre de comtesse et à sa condition pour se marier avec Philippe. Plus tard, la famille établira ses quartiers dans une grande maison rue nationale.
Jeune, Georges commença ses humanités au Collège George Sand puis au Collège des Maristes dans l’Allier. Bon élève il aborda les cycles d’enseignement supérieur en entrant à HEC Paris où il côtoya bon nombre de jeunes hommes qui allaient devenir les grands patrons de la deuxième moitié du 20ème siècle.
Fraîchement émoulu de HEC, il est embauché par un important groupe de filatures du Nord (Lille, Bonnières, Colombes) qui l’envoya en poste en Algérie, à cette époque, département français.
Et, c’est véritablement en Algérie que Georges Raveau débuta sa carrière d’entrepreneur.
Le groupe Raveau-Cartier et Cie né d’une association avec Jean Cartier et d’un groupe d’amis, s’attacha à deux secteurs de l’activité économique en Algérie : les transports avec la compagnie des Cars Verts qui sillonnaient l’Afrique du Nord et l’industrie pétrolière avec la CFPP (Compagnie Française des Produits Pétrolifères), la SATA et SATAM fournisseur d’équipements dédiés à l’exploitation pétrolière.
Pressentant le devenir de l’Algérie le groupe céda la CFPP et autres à la compagnie MOBIL OIL et racheta la société routière Colas à la Royal Dutch SHELL.
Georges Raveau sut construire un groupe de taille internationale employant des dizaines de milliers de salariés sur les cinq continents.
Mais je me rappelle, aussi, du Georges Raveau aimant son Berry (Sologne du Cher inclus) et des heures qu’il passait au bord de l’étang au Moulin Rochat à goûter au calme de la nature environnante, un œil à ses lignes.
Je me souviens, également, des invitations à déjeuner aux amis berrichons et aux soirées passées au coin du feu avec un Jean Louis Boncoeur racontant ses contes.
J’ai beaucoup appris de Georges Raveau mais aussi de son épouse et de sa famille car bien qu’au degré le plus élevé de l’échelle sociale ils ont gardé la simplicité des cœurs généreux.
Un EHPAD de la Châtre porte votre nom et votre nom doit être prononcé des centaines de fois chaque jour mais peu savent à quel point vous aimiez le Berry.
Monsieur Georges Raveau, nous vous rendons un hommage mérité et vous disons « MERCI ».
Jean-Claude BOURY